SEMENCES PROTÉAGINEUX Un marché difficile
Ce n'est pas le beau fixe sur le marché des protéagineux qui n'a pas connu de relance comme espéré. Heureusement, le marché européen sauve les programmes de sélection français.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Avec 270 000 ha en cultivé, le marché 2016 des protéagineux n'a pas connu de relance comme l'espéraient certains opérateurs en raison des nouvelles dispositions de la Pac. Les pronostics pour les prochains semis sont toutefois de nouveau partagés. Pour la féverole, ils sont plus unanimes pour convenir que le devenir de cette production va s'avérer encore plus difficile. Les problèmes de bruches ont joué en sa défaveur. Et le débouché alimentaire vers l'Egypte s'est fermé à la production française.
Par ailleurs, il est annoncé une hausse de la sole en betterave et en blé d'hiver, des concurrents pour les protéagineux, notamment les pois, même si proportionnellement les rendements ont autant chuté en blé cette année. Pourtant, l'aide peut se monter à 187 €/ha comme l'an dernier. Ce n'est pas négligeable. Et il existe une demande du marché avec celui des ingrédients qui se développe. Une année comme 2016 n'est pas non plus favorable à la sélection avec de nombreux essais perdus et une production de semences touchée avec la chute des rendements. Mais la qualité de germination est bonne selon les opérateurs. En France, 6 200 ha ont été multipliés en pois de printemps et 1 700 ha en féverole de printemps. Les sélectionneurs français reconnaissent s'en sortir grâce à leur développement dans les autres pays européens et les retours de royalties de l'export pour financer les programmes. Lemaire-Deffontaines travaillent avec les pays Baltes depuis huit ans.
Momont reste le premier obtenteur
RAGT semences raisonne aussi ce type de marché sur le plan européen. Limagrain avec son programme basé en Angleterre, qui rayonne sur l'Europe et aussi le Canada, espère revenir en force d'ici trois à quatre ans en France. Sur ce marché en stand-by, Momont reste le premier semencier en terme de production de semences avec un tiers des surfaces de multiplication, soit 2 100 ha environ, avec Kayanne qui tient bien sa place même s'il s'érode légèrement.
Le second obtenteur est RAGT semences avec 27 à 28 % des surfaces de production avec Astronaute et Volt, deuxième et troisième variétés multipliées. Agri Obtentions se profile avec 16 % et son pois leader Mythic. Puis, Lemaire Deffontaines avec 8 % des surfaces. Et Limagrain se positionne sur 3 à 4 %. Le courant variétal semble se ralentir. Et l'année 2016 compliquée pédo-climatiquement joue en défaveur de la sélection et des nouveautés avec un disponible en semences pouvant se retrouver contrarié.
Hélène Laurandel
Pour accéder à l'ensembles nos offres :